Les choses de la vie

De luciano VAL le 15/11/2009 (7 visites depuis 7 jours)

Nous sommeillons dans le confort
D’une longue vie sans histoires,
Quand arrive, rédhibitoire ,
Une fin brusque pour la clore.
Nous ne sommes que de passage,
Qu’on soit d’accord ou pas d’accord.
C’est tout le sens de ce message.

Je fonçais tel un météore,
Et ce, depuis belle lurette,
Quand apparut cette charrette
Au milieu de mon décor.
Un coup de frein, le dérapage,
Un grand choc, et me voilà hors
Du véhicule, dans l’herbage.

Ne croyez pas que je sois mort,
Il est un peu tôt pour les gerbes !,
Je me suis assoupi dans l’herbe,
Yeux mi-clos, mais je vois encore
Sur moi se pencher des visages.
Laissez-moi reposer ! Je dors,
Sous un beau ciel sans nuages.

L’alcool me sort par tous les pores.
Pour chloroformer mes problèmes,
Les soirs d’ennui, les matins blêmes,
Aussi pour me sentir plus fort,
Parfois j’abusais du breuvage.
On ouvre la boite à Pandore
Quand on force sur le dosage.

Il faudrait me lever, d’abord,
Puis, après les points de suture,
S’inquiéter pour la voiture.
Mais il n’obéit plus, mon corps.
Des badauds, gens du voisinage,
Défilent, il y a pléthore,
Devant moi, en pélerinage,

Le froid m’envahit. Je m’endors.
Je crois qu’on crie dans mes oreilles.
J’entends à peine. Ça m’effraye.
Si finalement j’avais tort,
S’il s’agissait du grand voyage,
N’oubliez pas le réconfort
D’un prêtre, comme c’est l’usage.

J’aurais tant aimé vivre encore,
Pour voir s’agrandir ma famille,
Un autre fils ou une fille.
Je vais quitter ceux que j’adore,
Ma femme et mon fils en bas âge,
Agonisant, - Quel triste sort ! -,
Loin d’eux, perdu dans ce bocage.