Mon chant du cygne

De luciano VAL le 01/10/2009 (4 visites depuis 7 jours)

Il parait loin le temps des premiers poèmes.
Je croyais qu’un génie m’avait ensemencé
Tant les rimes coulaient sans vraiment y penser.
La vie, la mort, mon fils, l’enfance, mes “je t’aime”,
J’en restais bien des fois tout décontenancé
De voir ma main glisser sans effort sur ces thèmes.

C’était il y a peu, avant ce mal d’écrire
Capable de muer la fontaine en jet d’eau ,
Le torrent d’autrefois en petit filet d’eau.
La source s’est tarie. Qui aurait pu prédire
Que l’inspiration irait decrescendo ?
Dois-je pointer du doigt ma muse et la maudire ?

Les mots resteraient-ils enchaînés dans les textes
Une fois employés, prisonniers craintifs ?
Il faut les libérer en étant inventif
Pour les réemployer dans un nouveau contexte.
Je les attirerai, par des appels plaintifs,
Pour retrouver l’élan des anciens réflexes.

Alors j’éprouverais ce sentiment de fête
Qui s’emparait de moi, quand déferlait par flots
Un océan de mots, dans un méli-mélo,
D’où j’extirpais certains, j’en avais plein la tête,
C’était comme monter un cheval au galop,
Des mots souvent communs, parfois perles d’esthètes.

Pour que ma muse aphone, qui aujourd’hui rechigne,
puisse redessiner des lendemains joyeux,
Il faut tendre l’oreille, fermer un peu les yeux,
Etre plus attentif au moindre de ses signes,
Transcrire ses murmures en jolis vers soyeux.
Pour remettre à plus tard l’effrayant chant du cygne.