Dans le métro ou dans la rue,
Comme si j’étais l’intrus,
On me dévisage toujours
En sortant des calembours.
Semblable à un coup de poing,
Ca va direct dans ma face.
En effet, ils vont pas plus loin
Que mon aspect extérieur. Hélas !
Je ressens cette barrière
Dès que je pointe mon nez.
Bin ! pas plus tard qu’hier,
Y’en a un qui s’est acharné,
Déblatérant des injures.
Ce pendant je le jure,
Mes parents sont comme les autres.
Mais mon faciès diffère du votre.
J’ai une vie comme les autres
A l’instar de la votre.
Où que ma grande gueule va,
Mes traits sont tel ment flagrants
Que tout le monde les voit.
Les petits autant que les grands.
J’aurai beau me déguisé
Ou faire de la chirurgie,
Je serai à jamais visé
Par ces basses railleries
Qui me font paraître laid.
Pas plus tard que ce matin,
Des gamins m’ont appelé
Du nom d’un peuple lointain.
Telle une espèce à part,
Ils voudraient que je me barre.
Mes jouets sont comme les autres.
Mais mon age diffère du votre.
J’ai une vie comme les autres
A l’instar de la votre.
A l’intérieur de mon foyer,
Je me sens mieux avec les miens.
On est ici pour se côtoyer
Et découvrir qu’on est humain.
On a tous des jolis minois
Avec au milieu un nez.
Et du jour où on est né,
On a eu deux jambes, deux bras.
Mais un jour, je prendrai un passeport
Avec ma petite copine
Et j’irai à Olan Bator
Retrouver mes racines
Pour me sentir enfin bien.
Le mouton galeux, que je suis,
Cherche par tous les moyens
A être à jamais affranchi.
J’ai une vie comme les autres
A l’instar de la votre.
A cause d’un chromosome,
Je ne serai jamais un homme.
Fred