L'homme de janvier

Dans le parc, il avançait
Lentement, l’homme de janvier
Pas à pas, il rêvassait
Dans les feuilles, du bout des pieds
Fatigué, sortie de boite
La nuit folle, il a donné
De son corps, étreintes étroites
Le plaisir, il l’a volé

Il passe encore l’homme de janvier
Malgré les ans, il se sent jeune
Ses cheveux teints, l’homme de janvier
Il sait qu’il ment, pour petits keums

À sa table, premier café
Une douche, et puis son lit
Court sommeil, les traits tirés
Nuit courte, jusqu’à midi
Il revoit, ces corps faciles
Qui se donnent, contre des gains
La pilule, est difficile
Le temps passe, mais pas en vain

Il passe encore l’homme de janvier
Malgré les ans, il se sent jeune
Ses cheveux teints, l’homme de janvier
Il sait qu’il ment, pour petits keums

Et dehors, dans la grisaille
Le parc gris, aux arbres nus
Dans le vent, sont en broussaille
Et se moquent, mais se sont tus
L’homme voit, dans son hiver
Peu à peu, les derniers feux
Qui le brûlent, comme en enfer
Et demain, il sera vieux

Il passe encore l’homme de janvier
Malgré les ans, il se sent jeune
Ses cheveux teints, l’homme de janvier
Il sait qu’il ment, pour petits keums

L’homme voit, dans son hiver
Peu à peu, les derniers feux
Qui le brûlent, comme en enfer
Et demain, il sera vieux