Le dormeur de Sormiou
C’est un coin ombragé, dans les calanques blanches,
Oasis de verdure en surplomb sur la mer.
Les cigales, rompant les silences éphémères,
Répondent en écho à l’onde. C’est dimanche.
C’est un coin ombragé, dans les calanques blanches,
Oasis de verdure en surplomb sur la mer.
Les cigales, rompant les silences éphémères,
Répondent en écho à l’onde. C’est dimanche.
Quelle est cette anxiété qui parfois m’envahit?
Cette mélancolie, mal-être ou vague a l’âme,
Ce remords sans raison, cette baisse de flamme,
Cette envie de pleurer de quand on est trahi.
On quitte son pays, sa contrée de misère,
Le Minas, le Sertaõn, un futur odieux,
Qui n’a jamais connu croira que j’exagère,
Parfois femme et enfants, des jeunes et des vieux,
Pour gagner, plein d’espoir, une terre étrangère.
Si j’ai assez de temps, je vous ferai trembler,
A gros frissons, Ã chair de poule, par surprise,
En décrivant la guerre, les obus qui irisent
Dans le bruit et les cris. A l’abri des remblais,
Des poilus mutilés, en sang, qui agonisent
Je ne sais pas pourquoi, ce soir, j’ai eu licence
D’exhumer pour partage, mon âme en nostalgie,
Un temps escamoté par un tour de magie,
Mon passé, à l’âge de la désobéissance,
Des questions suspendues, des peurs, des réticences,