Quand elle dort
Son souffle exhale des poussières d'or
Dont les grains dispersés dans l'air
Crépitent en gouttes de lumière
Puis délicatement s'effacent
Pour ne pas altérer la grâce
Quand elle dort
Ses paupières closes cachent un trésor
Des gemmes rares dont la clarté
Rendrait jaloux un lac gelé
Et dont l'éclat miraculeux
Vous jette le bonheur aux yeux
Quand elle dort
Ses cheveux noirs en garde-corps
Protègent un cou long et gracile
Du vent d'un mouvement de cil
De la morsure cantharide
D'un blanc soleil par trop avide
Quand elle dort
Sa bouche en cœur s'exprime encore
Susurre des sons de velours
Langage des serments d'amour
Vœux de secondes interminables
Entre deux âmes inséparables
Quand elle dort
Je viens subtiliser l'aurore
Suspendre l'avancée du temps
Immortaliser le moment
L'aube complice et bienveillante
Après midi sera luisante
Quand elle dort
Je me rapproche de son corps
Et d'une main de magicien
Je lève le drap de satin
Me comble de ses paysages
Et je pars pour de grands voyages