Il y aura des jours, des jours et des nuits,
Des jours interminables, des jours d’ennui.
La vie s’écoulera, semaine après semaine,
Toujours aussi fantasque et souvent inhumaine,
Charriant sans arrêt les mêmes faits divers,
Des skieurs pris sous une avalanche en hiver,
Des nourrissons laissés, l’été, dans les voitures,
Des typhons meurtriers arrachant les toitures,
Sous l’amas de décombres un bébé survivant,
Des forêts décimées par le feu ou le vent,
Des femmes exploitées et des infanticides,
Des pères pédophiles, des fils homicides,
Des enfants aux grands yeux, là-bas, mourant de faim,
Sur des plages, échoués, baleines et dauphins,
Les cris de commandants Cousteau et d’abbés Pierre,
Des SDF dont on ferme les paupières,
Des charters renvoyant chez eux les clandestins,
Des accidents de trains, d’avions, le destin,
Les mêmes fluctuations du CAC 40,
Les mêmes lock-out, la gestion courante.
Toujours la même foule, le matin, en métro,
Toujours la même mode, cyclique et rétro,
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Les herbes envahissant les allées des jardins,
L’odeur du café frais, les gestes anodins,
Les émerveillements devant des paysages,
La chaleur sur le corps, la pluie sur le visage,
Le doux chant d’un oiseau, le matin, qui éveille,
Mille petits riens, le monde et ses merveilles,
L’éternel coucher de soleil sur l’océan,
L’espoir d’un paradis et la peur du néant,
Tout ce que j’ai aimé, tout ce qui m’a déplu,
Et qui continuera, quand je ne serai plus.