Le parc, bien entretenu, une jolie pelouse vert tendre parsemée de massifs de fleurs , petites touches de couleurs chatoyantes comme ces beaux bouquets que l’on aime offrir à sa belle, un banc en fer forgé et bois usé par le temps où les promeneurs poètes viennent se poser et penser ; un jeune homme au regard mélancolique, le pantalon délavé une vieille chemise trouée, un peu trop grande pour son corps trop maigre de rêveur mal nourri vint un jour s’asseoir sur les planches disjointes de ce banc solitaire,dans sa poche, un bout de papier et un moignon de crayon maintes fois aiguisé, ses deux seuls trésors ; un amour trahi ,déchiré, un cœur maltraité par des mots d’amour mal dits ,des maux inguérissables croit-il .D’une écriture hésitante d’un être qui cherche à exprimer sa souffrance ,doucement il forme des lettres, un texte emprunt de nostalgie…
Trop de haine, de chagrin, de violence et méchanceté, d’injustice ! Plus de place pour les rêveurs, en dérision tournons leurs écrits, le poète se meurt perdu dans une grisaille monotone d’un univers qu’il ne comprend plus, s’attachant à un sourire qui passe un ,joli mot qui restera gravé dans sa mémoire, le poète survit ,on se moque de ses écrits, de ses tendres idées, faisons fi ,il faut tuer le poète, de ses mots irrévérencieux il nous fait rebelle, de ses phrases légères nous rend complice dans un monde qui ne l’est plus, le poète doit disparaître , de petites lettres noires sur une feuille blanche l’arc en ciel des mots repeint nos angoisses de couleur pastel et ainsi guéri nos maux .Le poète devra partir un jour ,alors ne restera plus que l’affligeante réalité d’une vie sans espoir ,une prison lugubre sans poésie d’où ne nous sortirons plus jamais ,le poète est mort en emportant la clé…
Un parfum soudain envahit ses narines de senteurs printanières faites de mille fleurs, le jeune homme sentit une présence à côté de lui : tournant la tête sur la droite il vit une belle jeune femme, des yeux tristes, un air mélancolique mais un sourire de tendre beauté.
« Vous devriez », dit-elle, « laisser la clé pour ceux qui en ont besoin », ne faites aucun cas des sots et des méchants, des cœurs aigris ou mécréants, les mots peuvent être blessants ou soulager les douleurs mais le plus souvent, quand ils sont écrits avec amour, l’homme comme dans un miroir aime à y voir le reflet de son âme et ainsi partager son bonheur d’être là parmi les autres. »
Le jeune homme détourna son regard un instant : quand il chercha la jeune femme, celle-ci avait mystérieusement disparu, seul un parfum flottait encore dans l’air lui rappelant sa présence.
Le jeune homme, troublé, traversa l’allée de graviers blancs le séparant d’un joli kiosque à journaux du jardin des plantes , la vieille vendeuse l’accueillit avec un doux sourire : « bonjour madame, connaissez vous la jeune fille qui était assise à mes côtés il y a un instant ? » interrogea –t-il
« Bizarre que vous me posiez la question » dit elle « pour dire vrai je vous croyais un peu dérangé de vous voir parler seul mais vous n’êtes pas le seul ,deux ou trois fois des personnes tristes son venues s’asseoir sur ce banc et sont reparties un peu plus heureuses qu’à leur arrivée me semble t’il , on appelle cet endroit le banc de la fiancée du poète, la légende veut qu’un jeune homme aie mis fin à ses jour pour un chagrin d’amour, mais vous savez les légendes, il faut en prendre et en laisser … »