Lettre à VINCENT

De luciano VAL le 05/07/2009 (2 visites depuis 7 jours)

On eut neuf mois de pochette-surprise
Au lieu d’un simple désir assouvi.
Et te voilà, devant nous deux, ravis,
Sur notre gâteau d’amour, la cerise.

Quand femme veut...Elle te voulait. Elle
Disait qu’un amour sans fruit s’appauvrit,
Que le bonheur, c’est un enfant qui rit,
C’est le cadeau et la neige, à Noël.

Mais combien de temps t’accompagnerai-je?
Moi qui suis à l’automne de ma vie,
L’âge où l’on part souvent sans préavis,
Où l’on craint que la vie nous désagrège.

De tes années d’enfance, mais qu’aurai-je?
Tes pleurs et mes nuits blanches á l’envi?
Tes premiers mots, tes premiers pas, l’envie
De tant de ces choses en florilège.

Quand viendront tes angoisses, où serai-je?
La peur du noir, du bruit, de l’inconnu,
De rester seul, de se sentir tout nu.
T’aurai-je appris comment on les abrège?

Peut-être, un jour lointain, décrypterai-je
Tes silences, tes appels au secours,
Les chagrins de ta jeunesse qui court,
Comme un musicien avec le solfège.

Pour mon final, ma montagne gravie,
Seras-tu là, à l’heure de partir,
Tenant ma main, jusqu’au dernier soupir?
J’aimerais tant t’avoir en vis-à-vis,

On eut neuf mois de pochette-surprise
Au lieu d’un simple désir assouvi.
Et te voilà, devant nous deux, ravis,
Sur notre gâteau d’amour, la cerise.